Chemins de fer 101

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« Comprenons qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes sur cette terre pour peu de temps et nous devons utiliser ce temps pour acquérir la sagesse, la connaissance, le respect et la compréhension de tous les êtres humains, car nous sommes tous liés. » – Proverbe cri

La Keewatin Railway Company (KRC) a récemment souligné un important anniversaire.

Il y a quinze ans, au printemps 2006, KRC a commencé ses opérations essentielles pour plusieurs communautés nordiques du Manitoba dépendant du transport ferroviaire, et dont l’avenir était très incertain avant la création de KRC.

Après la fermeture d’une mine au lac Lynn trois ans plus tôt, le chemin de fer Omnitrax, de Denver (propriétaire du Hudson Bay Railway – HBR), a annoncé qu’il abandonnait la ligne Sherridon du HBR. La voie de plus de 300 kilomètres était le seul accès toutes saisons aux communautés qui la longent, dont Pukatawagan.

« La communauté de Punkatawagan aurait eu beaucoup de difficulté à s’approvisionner. Elle n’aurait rien pu construire, se souvient le PDG de KRC Anthony (Tony) Mayham. Les routes hivernales ne sont ouvertes qu’un mois par année et il y a des limites de poids. Et le transport aérien coûte très cher. »

Les chefs des Premières Nations locales se sont réunis pour créer le deuxième chemin de fer canadien dirigé et exploité par des Autochtones. Le regretté chef Norman Flett a communiqué avec Tony Mayham, spécialisé en finances, pour que ça devienne possible.

Après près d’un an de négociations avec HBR, VIA Rail, le gouvernement du Manitoba, le gouvernement fédéral et d’autres intervenants, KRC a réalisé son tout premier trajet.

Depuis, la compagnie est passée de cinq à plus de 34 employés pendant la haute saison. Elle offre toujours une combinaison de services marchandises et voyageurs. Et elle s’occupe maintenant de l’entretien des voies ferrées et autres.

Selon M. Mayham, le transport ferroviaire reste « l’une des rares sources de revenus » pour les résidents locaux. Et 70 % des employés de KRC sont des Autochtones. Leurs liens avec la région sont à la fois personnels et une source de fierté.

Quand une voie ferrée voisine servant Churchill (appartenant aussi à Omnitrax) a été emportée en 2017, les employés de KRC ont été parmi les premiers à dire qu’ils pourraient aider à la reconstruire – et ils l’ont fait beaucoup plus rapidement qu’en quelques mois ou un an, comme certains le prévoyaient.

« KRC a dit que nous pourrions le faire en 60 jours environ. Nous avons conclu un contrat avec Cando et Paradox. Et nos gars ont travaillé sans relâche. Ils l’ont fait en 62 jours », explique M. Mayham.

KRC s’est taillé une réputation – au point où d’autres Premières Nations viennent demander conseil sur la façon de créer des liens similaires dans leurs communautés.

« C’est un très bon modèle. Nous partageons nos connaissances, notre expérience et notre expertise. Et nous sommes ouverts à ce genre de consultation. »

Dans l’immédiat, KRC veut se procurer de nouveaux wagons pour voyageurs afin de remplacer ceux qui roulent depuis la fin des années 1950. De plus, la compagnie pourrait jouer un rôle important dans l’ouverture d’une nouvelle mine.

« Les Premières Nations sont fières de ce chemin de fer parce que nous avons aidé à le construire. Nous poursuivons cet héritage », dit M. Mayham.

Pour en savoir plus sur KRC et ses opérations, visitez le https://www.krcrail.ca/.